Le debut de notre voyage en fourgon amenage en France

La Bretagne
22 octobre, nous voici enfin sur la route ! Nous partons avec quelques heures de retard, le temps de tout charger dans le fourgon, remplir les placards, jouer à Tétris avec la nourriture, mais on finit par balancer ce qui reste en vrac, sur le lit. Un petit arrêt à Rennes pour un bon repas chez la grand-mère de Romain et nous voilà partis pour le sud de la Bretagne : Vannes. Après un peu de route, on s’arrête sur la côte pas loin de Sarzeau pour profiter de notre premier coucher de soleil enfin libres. Après plus d’un an d’économies et de travail acharné sans vacances ni jour de repos, on peut enfin apprécier à deux le temps qui passe et qui nous appartient.
Première soirée, premiers soucis : les lumières ne restent pas allumées, Romain est obligé de dévisser la double paroi de la penderie dans laquelle se cachent les câbles pour rebrancher celui qui est récalcitrant. On referme, on s’installe et… La lumière s’éteint de nouveau. Rebelotte. Il s’est débranché trois fois en tout.
On se rend compte aussi qu’avec les vibrations de la route le frigo s’est débranché et qu’il n’est donc pas du tout frais. Rien de grave, Romain supprime la prise et raccorde directement les câbles entre eux.
Première nuit passée tranquillement avec le bruit des vagues en fond, on se lève à l’aube pour aller à Quéven faire changer la banquette passagère par un siège simple pivotant. Ce genre de modification avant l’homologation doit être faite par Renault et coûte 1700€, nous avons donc fait le choix de la faire après, ce qui nous coûte 380 €. Il nous fait une petite réduction car on l’a convaincu de garder la banquette, vu qu’on a pas franchement la place de l’entreposer. L’installation dure 5 minutes, et nous voilà avec un siège qui pivote à 180°, parfait pour manger en tête à tête et surtout ça nous libère énormément d’espace, permettant de passer de l’arrière à l’avant beaucoup plus facilement.

Une fois ce petit changement on se dirige vers la côte sauvage de Quiberon, que je connais bien mais que Romain n’a jamais vu. De l’herbe couchée par le vent, des rochers déchiquetés par les vagues, et le soleil qui brille au-dessus de nous. C’est chouette mais il y a du monde. Les véhicules n’en finissent pas de passer à côté de nous. Nous sommes en plein dans les vacances de la Toussaint et ça devient vite relou, donc on décide de fuir le Morbihan direction le Finistère en se disant qu’on y sera plus tranquilles. Après tout, ce n’est pas le département plébiscité par les touristes, si ?
On passe notre deuxième nuit au milieu de la forêt, sans aucun réseau, et en faisant la vaisselle on se rend compte que notre cuve d’eau sale est pleine et l’évier ne se vide donc plus… Oups ! Spoiler alerte, ça nous arrive encore régulièrement de se faire avoir. On a installé une sonde dans la cuve, censée nous indiquer le niveau d’eau mais il doit y avoir un faux contact et elle n’indique rien du tout. Donc quand on a un doute, on dévisse le bouchon de la cuve pour jeter un œil à l’intérieur, et ce n’est pas une vision très agréable…


Le lendemain, nous visitions Pont-Aven, mignon même sous la pluie, La forêt Fouesnant (sympa), puis Concarneau quand le temps se dégage. Nous allons dans la vieille ville, c’est joli et comme il y a peu de monde nous sommes tranquilles.
Nous continuons notre tour de Bretagne par Beg-Meil sous un grand soleil, avec une balade le long de la côte ultra agréable, avant de passer voir le fameux phare d’Eckmühl à Penmarc’h. Il est payant donc nous n’irons pas à l’intérieur.
Qui dit Bretagne dit pointes ! La pointe du raz est chouette, on voit bien le phare au loin, ça fait presque oublier le parking payant auquel on ne peut pas échapper. Plus loin nous allons voir le cimetière de bateau de la marine nationale à Landévennec, Romain est comme un dingue ! On va ensuite à l’aquarium de Brest, dont j’ai entendu parler pendant des années, et qui s’avère moins bien que celui de Saint-Malo… Après cela on passe voir le Phare du Petit Minou, sous le vent, ce qui ne nous empêche pas de l’admirer puis de repérer un phoque qui sort sa tête de l’eau à proximité. Les rafales continuent et nous emmènent au phare de Saint Mathieu, à côté d’une église en ruine superbe.
Nous allons au point le plus « haut » de la Bretagne : Les monts d’Arrée. On slalome entre les averses, ce qui ne nous empêche pas d’admirer un paysage extraordinaire, que l’on ne soupçonne pas dans notre région.
Ensuite nous nous dirigeons dans la forêt de Huelgoat : pleine d’histoires et de mystères, jalonnée de blocs de granits qui font trois fois ma taille, ce lieu est un de nos coups de coeur français. On s’y balade pendant des heures, au milieu des arbres et des ruisseaux, entourés de couleurs automnales et de légendes Arthuriennes.
Nous retraversons ensuite toute la Bretagne jusqu’à Dinan, car j’ai un shooting photo prévu le lendemain dans la région. J’en profite pour découvrir cette ville avec sa rue principale, sinueuse, entourée de vieilles maisons ultra jolies. On s’arrête manger dans une crêperie, tant qu’on est en Bretagne. C’était très bon mais le couple de gérant ne s’entend pas du tout donc l’ambiance est un peu spéciale…
Après une semaine de repos et quelques bricolages sur le fourgon, nous repartons pour le lac de Guerlédan ! Situé au milieu de la Bretagne, il est gigantesque et magnifique.
Les jours qui suivent nous faisons le tour de la côte de Granite Rose : Trégastel, Perros-Guirec, Plougrescant… La pierre est vraiment jolie, l’eau est turquoise, le soleil nous gâte. Malheureusement nous nous prenons la tête régulièrement avec des touristes peu respectueux de la nature qui marchent hors des sentiers définis, là où c’est bien marqué « ne pas marcher, protection de la faune et de la flore ».

Petit passage obligé à Saint-Malo et balade le long du sillon, tel un pèlerinage, puis notre dernier arrêt breton se situe au château de la Hunauday. Malheureusement fermé, nous pouvons quand même faire le tour extérieur et nous le survolons avec le drone. Il est vraiment impressionnant, entouré de ses douves et caché au milieu des arbres.
Avant de repartir nous faisons un arrêt au Mont Saint-Michel ! Je voulais absolument prendre une photo des méandres qui y mènent, au milieu des champs, au coucher du soleil. Double échec: pas d’eau, et pas de coucher du soleil car trop de nuages… On reste dormir dans des champs à proximité, nous pouvons admirer le monument illuminé la nuit depuis la fenêtre arrière. Nous y retournons à l’aube, mais toujours trop de nuage, donc pas de photo tant désirée.
Deux semaines à faire le tour de la Bretagne, pour notre plus grand plaisir, nous sommes allés dans quasi toutes les pointes et baies (et il y en a pas mal), même s’il y a des endroits que nous n’avons pas visité par manque de temps ou par excès de gens. Je ne serais pas chauvine en disant que notre région est la plus belle mais… Elle est quand même vachement chouette !

La Nouvelle-Aquitaine
Nous continuons notre test du fourgon en allant à… La Roche-Posay ! Alors, non, ce n’était pas un choix touristique, mais médical, car Romain y suit une cure thermale de trois semaines, donc nous en avons profité pour visiter la région. Et je peux vous dire qu’il n’y a vraiment pas grand-chose ! En une semaine vous pouvez tout voir, alors trois… On a pris notre temps hein.
Je peux vous recommander :
-Blois, qui est une jolie ville avec de petits quartiers très sympas,
-Chenonceaux ainsi que tous les châteaux de la Loire (oui on s’éloigne un peu mais pas le choix),
-Montrésor qui est un village vraiment très mignon avec une superbe balade à faire le long de la rivière, face à la vieille ville et son château,
-Le petit village d’Angles-sur-l’Anglin, même si le tour se fait en une demi-heure il vaut le coup,
-Chauvigny et ses ruines, bien que tout soit fermé quand on y est allé puisque nous étions en basse saison, ça reste très joli,
-Et enfin le parc naturel régional de la Brenne, « parc aux 1000 étangs », promesse de nombreuses ballades le long des plans d’eau.
Comme dit précédemment nous y étions en saison basse, entre mi-novembre et début décembre, donc beaucoup de lieux étaient fermés, on a admiré beaucoup de bâtiments historiques depuis l’extérieur. Et puis l’hiver s’est installé et on a eu pas mal froid. C’est une région vide, les villages sont vieillissants et abandonnés… De fait, ce n’était pas la meilleure partie de notre voyage mais ça nous a permis de découvrir une région méconnue. Même si, encore une fois, une semaine max c’est bien. Pendant qu’on était là-bas on a dû acheter une nouvelle pompe à eau parce que la nôtre fuyait toujours plus, et on acheté des chaînes en anticipation de la neige. Le dimanche nous en profitions pour aller soit chez Lolita, soit chez la tante de Romain, histoire de voir des gens et prendre une douche haha.
Après quelques jours de réflexion nous ressentons tous les deux le besoin de passer Noël en famille alors nous abandonnons l’idée d’aller en Italie du nord et préférons longer la côte Atlantique pendant deux semaines.
La côte Atlantique
Nous commençons par Pornic (mignon) et Noirmoutier sous la pluie, en passant par la route immergée (c’était trop cool d’être au niveau de l’eau, oui on est des vrais gosses). Mais l’hiver, sous la pluie, l’île perd de son charme. Nous passons aux Sables-d’Olonne et à la Tranche-sur-Mer, que nous connaissons, avant d’aller visiter la Rochelle. Agréablement surprise par cette ville, j’ai beaucoup aimé.
Ensuite nous allons à Bordeaux, et nous qui étions habitués aux petits villages depuis des semaines, on devient un peu agoraphobes dans cette immense ville pleine de gens, en pleine période d’achats de cadeaux de Noël. Ça reste une très belle cité, mais la prochaine fois on ira quand il y aura moins de monde.
Nous nous arrêtons à la pointe du cap Ferret, qui nous donne une jolie vue sur la dune du Pyla, puis on visite le village de L’herbe (non, pas la drogue), un coup de coeur, avec ses petites maisons colorées coincées entre de petites allées. Par contre, il n’y a pas âme qui vive.



Nous nous réveillons dans la brume à Arcachon et allons à la fameuse dune, que Romain n’a jamais vu. Sauf qu’étant donné le brouillard, il ne verra pas grand-chose haha. Une vraie purée de pois, on entend les vagues plus bas sans les distinguer, on aperçoit vaguement les sapins par-dessus la crête de sable. Au moins ça nous aura fait les jambes.
Le soleil perce enfin quand nous arrivons au courant d’Huchet, nous offrant de jolies lumières de fin de journée sur cette jolie langue de sable.
Nous dormons au milieu des sapins des Landes, une région que j’aime énormément, où le soleil perce à travers la brume matinale et illumine les fougères, avant de nous diriger vers Bayonne. Ville que nous ne connaissons pas du tout mais qu’on adore tout de suite ! Les rues et les maisons sont super jolies, on mange dans un restaurant japonais trop bon, le soleil nous tient chaud. Il y a quelques restes des inondations des jours précédents mais la rivière est redescendue. Ensuite nous allons à Biarritz, juste à côté et on se balade le long de la côte, sous le soleil, en t-shirt en plein mois de décembre, avant que la brume n’arrive et n’ensevelisse tout en quelques minutes. Les autres rues sont beaucoup moins jolies que celles près de l’océan, et notre coup de coeur reste Bayonne.
Nous dormons plus loin dans les collines, face aux Pyrénées, avec un magnifique coucher de soleil. Au réveil nous visitons le petit village d’Espelette (je vous laisse deviner quelle est leur spécialité), avant de repartir dans les Landes.
En remontant nous repassons à la Dune du Pyla, qui cette fois-ci est sous le soleil ! Nous pouvons admirer la vue sur l’océan d’un côté, et la forêt de l’autre. Il y a peu de personnes avec nous, en même temps à cette saison il n’y a pas d’escalier pour monter, donc il faut avoir de bonnes cuisses, ou alors connaître les bons passages.
Nous faisons un arrêt à mi-parcours dans le Marais Poitevin, écrin de nature au milieu des canaux, ultra mignon, et c’est déjà prévu qu’on y retourne en été pour louer une barque et en faire le tour. Là honnêtement il faisait froid et il y avait très peu de monde au milieu des arbres sans feuilles.
Nous passons Noël en Bretagne, le temps de se ressourcer et se réchauffer et nous en profitons pour faire installer des pneus neige à Heimdall car ils sont obligatoires pour les régions où nous allons (allez BIM 800€ en moins).



Ceci est un résumé assez court de notre trajet en France car je n’avais pas pris l’habitude de noter quotidiennement ce que nous faisions, donc quatre mois plus tard je me base seulement sur mes souvenirs et mes photos. Mais ça nous a permis de nous habituer à la vie dans 6m2, comprendre nos priorités et notre fonctionnement, et de voir des endroits vachement cool.
Ça, c’était la partie Ouest, la partie Est est disponible ici !
Ici vous aurez accès à davantage de photos, et si certaines d’entre elles vous ont plu, elles sont disponible à l’achat sur ma galerie !
À la suite de ce voyage nous sommes rentrés en Bretagne et je suis devenue photographe de mariage en Ille-et-Vilaine !