Notre voyage aux Iles Feroe, en fourgon amenage

L'Est des Îles Féroé
Après trois semaines en Islande (lire l’article ici) nous reprenons le ferry Smyril Line direction le Danemark, en passant par les Féroé. Sur le ferry on en profite pour acheter quelques cadeaux et souvenirs (dont un magnet à ajouter à notre collection).
Le mal de mer me prend dès le départ, alors j’achète des médicaments à bord, pour tenter de survivre. La seule chose que j’arrive à grignoter c’est du pain, à petites bouchées.
24 heures après notre départ nous arrivons aux îles Féroé en fin de journée et débarquons à Torshavn, la capitale. Il n’y a plus un gramme de neige, tout a fondu. Nous quittons assez vite la ville pour nous garer à Klaksvík, la seconde ville des îles, plus au nord, et y passer la nuit.
Les Féroé sont constituées de 18 îles, dont 17 sont habitées.
Juste à côté du parking où nous avons passé la nuit, se tient une petite forêt, qui surplombe le fjord. Une petite ballade matinale s’impose, nous profitons enfin du paysage. La température est beaucoup plus clémente, nous laissons de côté les parkas pour mettre des manteaux plus « normaux » (bye bye l’effet bibendum).
Nous passons dans le fjord de Viðareiði, absolument magnifique. Les paysages sont superbes, nous sommes en admiration à chaque virage (et il y en a beaucoup). Par contre le vent est ultra fort et manque d’emporter la portière passager (et moi avec) au moment où je sors prendre une photo. Nous sommes désormais obligés de nous y mettre à deux lorsque nous voulons sortir ou rentrer dans le fourgon.
Nous nous arrêtons à Funningur, petit village très mignon, même si nous faisons vite le tour, puis nous visitons Gjógv , un village traversé d’un gouffre et dont le port se trouve en bas du ravin.

Les routes sont flippantes : très étroites, elles ne laissent passer qu’un seul véhicule, et seuls de petits à côtés permettent de se croiser. Il n’y a aucun garde fou et le vent est très fort. Lors de notre deuxième nuit nous devions dormir dans les montagnes, mais le vent est tellement puissant que nous redescendons en ville, et nous nous garons sur le parking du terrain de foot.
À Mølini nous allons voir le camping en bord de mer, anciennement un terrain de foot, reconverti à cause du vent (encore ce vent). Le paysage vu du ciel est beaucoup plus joli, mais les conditions nous empêchent de faire voler le drone pour prendre des photos.

L'ouest des Îles Féroé
Nous nous rendons ensuite à Fossa, pour admirer une cascade gigantesque sur trois niveaux. Un must see du pays. Elle est superbe. Nous pouvons crapahuter autour, avec les moutons comme seuls compagnons. Ils sont d’ailleurs présents partout sur les îles et ne se gênent pas pour bloquer les routes. Ils se fichent complètement des humains. Il y a environ 70 000 moutons pour 50 000 habitants.


Le midi nous mangeons nos nouilles chinoises face à la plage de sable noir, à Tjornuvík, en regardant les surfeurs motivés (il fait 6 degrés, on est clairement sur un autre monde). Le village est très mignon, dans une cuvette, que seule une route très étroite dessert (je passe les premières journées agrippées à mes accoudoirs en évitant de regarder le ravin quand nous prenons la route).
En raison du paysage escarpé du pays, les routes sont soit à flanc de falaise, soit dans des tunnels à travers la montagne, mais encore une fois tellement étroit que le passage se fait à sens unique, à tour de rôle, grâce aux feux de signalisations.
À Saksun nous n’allons pas faire la randonnée qui mène à une plage de sable noir car elle est payante (avec tourniquet, paiement par CB etc, ça rigole pas). Mais nous grimpons un peu pour admirer l’église et la vue. Nous sommes entourés de montagnes, desquelles découlent de nombreuses cascades. Nous nous garons en contrebas, juste à côté d’un lac, et nous en profitons pour faire voler le drone. Les paysages sont incroyables, je n’en reviens pas.
Le matin nous prenons notre petit déjeuner en regardant passer les moutons sous la pluie. C’est paisible. Nous croisons très peu de gens, que ce soit habitants, car il y en a peu, ou touristes, car nous sommes en basse saison et que ce n’est pas une destination privilégiée.
À Gásadalur nous allons voir la cascade Múlafossur, mondialement connue, qui se jette dans la mer. Le vent est, encore une fois, très fort. Tellement que parfois l’eau de la cascade ne tombe plus dans la mer, mais fait demi tour, emportée par les bourrasques.
Il continue de pleuvoir toute la journée et nous restons au chaud dans Heimdall, où j’en profite pour travailler sur mes photos d’Islande.



Le lendemain nous nous arrêtons en chemin pour visiter le charmant village de Bøur, en bord de mer, qui comporte énormément de maisons avec des toits végétaux, typiques des îles Féroé.
Puis nous allons faire la randonnée du lac Leitisvatn, LE spot ultra connu du pays. En effet, le lac surplombe la mer, en haut de falaises de plusieurs centaines de mètres. Cette randonnée est payante (27€ par personne), comme toutes les randonnées des îles Féroé, mais à notre arrivée il n’y a personne dans la petite cabane, juste un mot sur la vitre nous disant que nous paieront au passage retour.
Le paysage est superbe, évidement, mais la vue, elle, est incroyable. Il n’y a pas trop de vent donc c’est moins dangereux que prévu de s’approcher du bord, mais il faut quand même faire très attention, un rebord de falaise peut s’avérer friable. Mon vertige me rattrape cependant lorsque je prends une photo depuis le bord, et je cours vite sur le chemin pour m’éloigner. Tout en haut, sur le plateau, un troupeau de moutons se trouve là, sans nous porter la moindre attention.
Le lac est gigantesque, nous pouvons continuer jusqu’au bord, à quelque centaine de mètres, là où il se jette dans la mer.
C’est vraiment un endroit magnifique, notre coup de coeur des Féroé. Je suis juste dégoûtée de ne pas avoir d’objectif grand angle pour prendre le paysage en photo d’un seul coup.
Au retour il n’y a toujours personne dans la petite cabane, alors nous ne payons pas. Comme nous sommes début mars nous n’avons croisé qu’une poignée de personnes sur le chemin.
Le soir, tranquillement garés pour diner, nous subissons un énorme choc : un habitant vient de faire sa marche arrière directement dans notre côté passager. Après l’avoir quelque peu engueulé, il appelle la police pour savoir comment faire, nous prenons des photos des dégâts – heureusement la portière ferme toujours, les dégâts sont minimes, nous ne pouvons juste plus ouvrir la fenêtre – je garde son nom et numéro et régleront cela avec l’assurance une fois en France. Étant donné qu’il a reconnu les torts je n’ai rien à payer, les assurances gèrent ça entre elles.
La météo ne s’arrange pas alors nous passons une longue journée au chaud dans le fourgon, perchés sur un parking en bord de falaise, entouré par un fjord qui nous offre une vue de dingue. Même si le paysage est quelque peu gâché par les nombreux élevages de saumon en contrebas. Il y en a partout aux îles Féroé.
Le camping de Torshavn est fermé pour la saison, mais son parking et ses équipements extérieurs sont accessibles, ce qui nous permet de nettoyer les toilettes et remplir la cuve d’eau.
Nous pouvons ensuite aller visiter le village de Kirkjubøur, avec ses maisons traditionnelles aux toits végétaux et façades de bois noir. Le village se tient face à la mer, constitué d’une vingtaine de maisons à peine. C’est joli et paisible.
Pour notre dernière journée c’est le vent qui nous réveille en secouant notre maison sur roue. Nous visitons Torshavn, les petites rues à proximité du port sont mignonnes avec ses maisons traditionnelles, les premières de la ville, construites il y a plusieurs centaines d’années. Les façades en bois sont colorées, pour trancher avec la pluie que subit le pays les deux tiers de l’année. Le reste de la capitale comporte peu d’intérêt mais nous en profitons pour acheter notre magnet souvenir.
À 18 heures nous embarquons dans le ferry de la Smyril Line et à 2 heures du matin nous partons. 36 heures de mal de mer plus tard, nous arriverons au Danemark.



Voyage aux Îles Féroé en fourgon aménagé : le bilan
Visiter les îles Féroé est très controversé, et à raison. Le Grind, qui a lieu annuellement dans la plupart des villages du pays, est une chasse aux cétacés traditionnelles. C’est un massacre. D’origine culturelle, elle servait à nourrir les habitants dans le passé, mais n’est désormais plus nécessaire, d’autant plus que la chaire des dauphins contient un taux trop élevé de mercure, ce qui est toxique. De moins en moins d’habitants la pratique, heureusement, mais encore trop à mon goût.
J’ai longtemps boycotté le pays à cause de ça, mais comme le ferry s’y arrêtait c’était l’occasion. Nous n’avons cependant pas mangé dans les restaurants du pays, surtout quand nous voyions sur les menus « soupe de macareux » (vous savez, ce petit oiseau trop mignon avec un bec orange…) et autres plats traditionnels.
En dehors de ça le pays est très cher, comme la plupart des territoires nordiques. Faire payer chaque randonnée, c’est clairement une volonté de limiter le tourisme. Est-ce pour protéger la nature ? Ou est-ce pour se limiter à une élite ?
Cependant ça reste un de mes coups de coeur en matière de paysage, l’enchainement de montagnes, cascades, lac, plaines et falaises, est incomparable. Les routes sont étroites, tout comme les rues, donc il fallait conduire avec agilité avec le fourgon, mais nous nous en sommes biens sortis (enfin surtout Romain, moi je n’ai pas touché le volant une seule fois). Les habitants ont évidemment l’habitude de ces conditions de circulation et sont assez compréhensifs. Par contre ils roulent vite. C’est un peu flippant.
Au niveau météo on a pas franchement été gâtés, mais on s’y attendait. Ça donnait une ambiance assez sympa, avec la pluie et le brouillard. Par contre le vent était insupportable. Il n’y a que deux ou trois endroits que nous n’avons pas pu visiter à cause des conditions météorologiques.
Une semaine me semble suffisant sur place, en fonction du nombre de randonnées que vous voulez faire et de la météo. Nous avons quand même passé pas mal de temps dans le fourgon, à l’abri, à attendre que le temps se calme.
Bref, c’est un superbe pays, si on fait abstraction de ses massacres de globicéphales et son élevage intensif de saumon.

Si ces photos vous plaisent vous pouvez en acheter certaines pour décorer chez vous ou offrir : C’est juste ici ! Et pour lire la suite de nos aventures au Danemark, c’est là !
Suite à notre retour en France, je me suis installée comme photographe de mariage à Rennes !