Entre glace et tempête
Van life - 13 février-8 mars 2022
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Notre voyage en Islande, en fourgon amenage

mer gelee islandaise vue du ciel voyage en fourgon amenage

Le sud-est de l'Islande

C’est parti pour notre récit au pays du froid et des noms imprononçables !

Après une « nuit » sans fermer l’oeil, nous nous dirigeons vers la gare maritime à 4 heures du matin. Vérification des billets et des test Covid, puis on nous donne le numéro de notre chambre et une demi-heure plus tard nous embarquons. Petit message à nos familles avant d’être coupés d’internet pendant trois jours (le wifi étant payant sur le ferry, et pas qu’un peu) et nous voilà partis !

C’est au bout de quelques heures que je découvre que je suis sujette au mal de mer… Ayant prévu de travailler, je me retrouve finalement allongée les trois quart du temps, à bouquiner ou regarder des séries dont nous avions téléchargé les épisodes avant de partir.

Le buffet que nous avions réservé en ligne s’avère décevant au vu du prix, car le pain, l’eau et les desserts sont payants, et les légumes sont clairement surgelés. Cependant le ferry dispose d’un bar avec vue panoramique au dernier étage, très agréable pour boire un café tout en admirant la mer. 

L’avantage du Ferry c’est que nous pouvons admirer les fjords des îles Féroé des heures avant d’arriver ! Nous y faisons une petite escale de quelques heures le temps que des passagers descendent ou montent, puis nous repartons. La houle est pire, nous sommes au milieu de la mer du nord, et le trajet est long, très long. Je fais un petit malaise un matin, mais je me force quand même à manger un peu.

coucher de soleil lors de notre voyage en islande à Reykjavik

Longer les côtes de l’Islande permet au ferry de ralentir et je profite davantage du paysage : montagnes enneigées à perte de vue. 

À l’arrivée nous devons attendre plusieurs heures que la paperasse de tout le monde soit vérifiée puis nous sortons enfin ! Nous débarquons à l’Est de l’île, à Seyðisfjörður

Tous les employés et les agents de douane que nous croisons nous déconseillent de passer le col de la montagne ce soir à cause de la tempête alors nous nous garons sur le petit parking de la supérette, après avoir demandé la permission. Le parking du camping, juste à côté, est inaccessible : la neige m’arrive aux genoux.

van life en Islande en hiver
paysage hivernal en Islande

La tempête sévi toute la nuit et en se levant nous découvrons que la quantité de neige a vachement augmenté. Lorsque nous voulons partir le conducteur du camping car à côté nous averti que la route est fermée alors nous attendons. Il nous invite à boire un café avec lui et sa famille, pour passer le temps, au chaud. Ils sont lituaniens. 

Vers midi j’appelle le service des routes d’Islande, qui est très pratique, pour savoir ce qu’il en est. Un peu plus tard nous voyons des véhicules, dont des camions, prendre la route, alors après avoir mis les chaines sur les pneus avant (pour la première fois, dans plusieurs centimètres de neige, pas l’idéal…), nous filons ! Après quelques passages venteux nous enlevons finalement les chaines. Les véhicules islandais nous doublent, ils ont clairement davantage l’habitude que nous. 

Les paysages d’Islande se révèlent enfin à nous et nous sommes subjugués. C’est blanc partout.

Nous trouvons un camping où remplir l’eau de la cuve, puis rejoignons enfin la route 1 : route touristique principale du pays, elle est déneigée quotidiennement et permet de faire le tour de l’île. On s’arrête régulièrement pour prendre des photos, on traverse des paysages où seule une ferme par ci par là prouve qu’il y a des habitants. Les locaux nous doublent comme des dingues sur des routes enneigées. En fin de journée nous allons nous baigner dans une source d’eau chaude face aux fjords, seuls. Il fait -1, mais l’eau est à plus de 30°.

Nous voyons nos premiers rennes, ainsi qu’un renard polaire totalement par hasard. Le matin il fait en général 3° dans le fourgon (il est arrivé qu’il fasse -3) mais nous programmons le chauffage pour qu’il se déclenche automatiquement une demi-heure avant que l’on se lève, et il fait rapidement 13°. Ensuite un petit thé/café pour se réveiller et il fait bon.

photo d'un renard polaire en islande en hiver

Dans le Sud-Est c’est un désert blanc, avec d’un côté les montagnes que survolent des centaines d’oiseaux, et de l’autre côté la plage de sable noir. Nous croisons une voiture toutes les heures. Nous nous arrêtons à Stapavík, nous voyons un des grands glaciers de loin mais ne nous arrêtons pas car faire une visite sur la glace avec un guide coute super cher (plusieurs centaines d’euros). Petit à petit nous croisons davantage de monde à mesure que nous allons en direction de l’Ouest. 

Lorsque nous arrivons à la mer aux icebergs nous sommes en plein « Cercle d’Or » et les parkings sont pleins. Nous entendons parler français partout. La glace est d’une transparence incroyable, nous voyons des phoques dans l’eau qui surgissent de ci de là entre les icebergs.

aurore boreale lors de notre voyage en islande en hiver
mer aux iceberg en Islande

Un peu plus loin nous nous arrêtons à une des cascades les plus connues du pays : Svartifoss. Le chemin pour y accéder est entièrement gelé et nous devons parfois descendre sur les fesses. La cascade (gelée à 80%) est entourée de roche naturellement hexagonale et de stalactites. Nous ne croisons qu’une poignée de personnes et pouvons admirer cette beauté en toute tranquillité.

Le soir, pour la première fois, nous voyons des aurores boréales ! Ce que l’on prenait au début pour un vague nuage blanc se révèle petit à petit et illumine par intermittence le paysage nocturne. Nous tentons tant bien que mal (surtout pour moi) d’immortaliser ça en photo, et nous restons bien une heure dehors. Nos yeux voient davantage du blanc mais nos appareils photos révèlent le vert de ce phénomène. Ce sont nos doigts et orteils gelés qui nous forcent à rentrer au chaud. Mais ça valait le coup. C’est réellement incroyable à voir en vrai.

Le Sud-Ouest de l'Islande

Le matin suivant nous nous dirigeons vers les gorges de Fjaðrárgljúfur, et bien que tout le chemin soit gelé je marche jusqu’au bout, pour admirer le gouffre, au milieu du vent et de la brume qui me coupent du monde. 

Lorsque nous nous dirigeons vers Vik une tempête commence sans que nous l’ayons vu sur les applications météo, et la route devient petit à petit invisible devant nous. Je décide même de m’occuper l’esprit sur mon portable plutôt que de regarder la « route » qui est balayée par la glace, mais je sens parfois le vent frapper le côté d’Heimdall. Je me cramponne à l’accoudoir.

Lorsque nous arrivons en ville nous nous arrêtons pour acheter des crampons (bien pratique en cette saison !) et manger un goûter et c’est en sortant que nous découvrons l’ampleur de la situation. La neige arrive à 50 cm, le vent est tellement fort qu’il fait s’envoler des morceaux de glace (et ça fait mal), des voitures sont arrêtées un peu partout aux milieu des routes et des ronds points, incapables de s’extirper de la neige. Apocalypse hivernale.

tempete lors de notre voyage en islande en hiver

Ne nous sentant pas de dormir dans le fourgon avec un temps pareil nous nous dirigeons vers le seul hôtel avec une chambre de libre, à 200m. Il nous faudra une demi-heure pour arriver jusqu’à la porte d’entrée. Entre l’accès du parking bloqué par la neige qui nous fait patiner, moi qui essaie de mettre les chaines après coup sous les roues mais qui me fait balader par le vent (j’ai fait une magnifique glissade de 15 mètres sans pouvoir m’accrocher à quoi que ce soit avant de finir sur les fesses), et les voitures arrêtées au milieu du parking, ce fut l’épreuve du jour. Imaginez maintenant nos dégaines en arrivant à l’accueil de l’hôtel, et la tête du gars en face. 

Heureusement pour nous il reste une chambre de libre, malheureusement pour mon compte en banque elle coute 200€. Mais c’est une éventualité sur laquelle nous étions d’accord : mieux vaut dépenser un peu plus et rester en vie, plutôt que de courir des risques inutiles en restant dans notre fourgon. 

Nous voilà donc à l’abri et au chaud, regardant la tempête faire trembler les murs et les fenêtres. Sur la route en contrebas une voiture a sa portière arrachée. Le blizzard continue, la neige passe horizontalement, les panneaux de circulation oscillent énormément.

Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit.

paysage islandais recouvert de neige en hiver
paysage de glace en islande en hiver

Quand on se lève le vent souffle toujours, mais moins fort. Nous profitons du buffet de petit déjeuner de l’hôtel pour se remplir le ventre et faire des sandwichs pour le midi. Nous entendons beaucoup de français autour de nous.

Lorsque nous sortons nous remarquons plusieurs voitures avec des vitres ou lunettes arrière explosées à cause de la violence du vent qui emportait des morceaux de glace sur son passage. 

Heimdall s’en sort bien, il y a juste un peu de neige sur le siège conducteur, qui a du passer à travers le joint d’étanchéité.

Nous voulons aller voir la fameuse plage de Vik mais le vent est encore extrêmement fort et il m’emporte, me faisant dévaler la pente. Le sable nous fouette le visage, on ne peut pas garder les yeux ouverts, c’est pénible. On s’abrite alors dans le fourgon en attendant que ça se calme.

Vers 15h nous pouvons enfin sortir et se balader sur la plage de sable noir pour admirer le paysage.

À 16h la route vers la montagne rouvre enfin et nous décidons de partir pour la carcasse d’avion DC3 au Sólheimasandur

Une fois garés nous enfilons nos tout nouveaux crampons, et c’est parti pour 45 minutes de marche sur de la glace, dans un paysage lunaire et désertique, tout de blanc et brillant, et le ciel qui se colore en rose petit à petit. Un moment hors du temps.

Seuls quelques groupes sont à l’épave, mais ils partent rapidement et nous nous retrouvons seuls en attendant que la nuit tombe, car nous voulons voir des aurores boréales. La température chute elle aussi et nous nous mettons à courir sur place et à nous lancer des boules de neige pour tenter de se réchauffer, tout en buvant du thé et du café bien chauds dans nos thermos. Étant donné le paysage plat le soleil met du temps à disparaître et les aurores sont peu visibles. Vers 21h on laisse tomber, frigorifiés, et nous repartons, sous un ciel étoilé magnifique.

Le lendemain nous allons voir une des cascades les plus connues du pays : Skógafoss. Il y a énormément de monde et monter jusqu’au point de vue qui surplombe la cascade relève plus de l’escalade qu’autre chose. D’ailleurs la vue du haut est moins bien que du bas. La descente se fait en grande partie sur les fesses.

À Seljalandsfoss la première cascade est jolie mais la deuxième est extraordinaire : coincée dans la roche, il faut marcher un peu dans le ruisseau et se faufiler pour l’admirer. Quand nous repartons nous sommes trempés, il pleut, le vent est fort et quand nous arrivons au fourgon nos cuisses sont gelées et nous devons vite changer de vêtements pour ne pas risquer l’engelure.

carcasse d'avion en Islande
Sólheimasandur

Nous nous garons sur le parking d’un camping fermé en cette saison, car recouvert de plus d’un mètre de neige, et nous supportons une énième tempête, « abrités » derrière le bâtiment adjacent. Elle nous aura quand même bien secoués.

Nous en profitons pour faire la grasse matinée et on se rend compte que la grêle arrive à passer dans l’habitacle, en rebondissant dans le lanterneau.

Lorsque les routes sont dégagées nous allons à la cascade de Gullfoss, mais le vent ultra violent nous force à écourter notre visite. C’est donc vers Geysir que nous nous dirigeons, et nous admirons les éruptions régulières du geyser pendant une heure. La terre est rouge, il y a des fumeroles partout, ça sent le souffre, et l’eau est à 100°. Le paysage est torturé, on se croirait sur Mars. C’est magnifique.

photo de geyser a Geysir lors de notre voyage en Islande
phare blanc islandais

Avec les joies du fourgon en hiver nous nous retrouvons à vider les eaux noires, remplir l’eau propre et vider les eaux sales à trois endroits différents. On a bien galéré.

Nous avons hésité à aller au Blue Lagoon à cause du prix excessif (75€ par personne juste pour se baigner dans des bains chauds…) et finalement c’était complet donc ça règle la question. 

À la pointe Est du pays il y a deux phares à voir mais c’est tout, avant d’embrayer vers Reykjavik, la capitale. 

L’église est étonnamment plus belle en vrai qu’en photo, il y a une gigantesque carte en relief de l’Islande à l’hôtel de ville, et une sculpture de bateau au bord de l’eau et face aux montagnes. Le tour de la ville est vite fait, elle est assez petite. Nous dormons sur le parking de l’université, à 20 minutes à pieds du centre ville.

Le jour d’après nous allons au camping de Reykjavik, co-géré par l’auberge de jeunesse juste à côté, afin de faire une lessive. Comme nous ne sommes pas clients la jeune fille à l’accueil hésite mais finit par accepter. Je lui demande si nous pouvons aussi profiter des douches du camping, et que si besoin nous pouvons payer, mais elle me dit à demi mot qu’à cette heure là les douches ne sont pas verrouillées donc nous pouvons en profiter gratuitement. Donc douche et lessive gratuite, une bonne journée qui commence, avant de remonter vers le nord du pays ! 

Nous achetons ensuite deux loquets car nos systèmes de fermeture de placard Click & Lock lâchent les uns après les autres donc nos placards s’ouvrent quand nous roulons… Et j’en ai marre de me lever en catastrophe pour aller ramasser tout ce qui roule en espérant que rien ne se casse.

Direction Thingvellir, la faille entre les continents européen et américain, et là c’est la claque. Une trentaine de cars de touristes garés, des centaines de personnes partout, il faut jouer des coudes pour avancer, c’est un enfer. Le lac en contrebas est gelé, ce doit être magnifique en été. 

Nous nous baladons dans le canyon en s’éloignant de la foule, la hauteur des falaises est impressionnante, c’est vraiment beau.

Le 25 février nous supportons une autre tempête qui nous oblige à rester au même endroit un jour de plus, au bord de l’eau, et j’en profite pour travailler.

roche de Thingvellir Islande
Thingvellir
Budakirkja eglise noire Islande
Búðakirkja

Le nord-ouest de l'Islande

Le lendemain nous allons voir les cascades de Langarfoss, Brùarfoss (magnifique) et Bjarnarfoss (face à laquelle nous mangeons) puis la petite église noire au bord de la mer : Búðakirkja. Il y a encore pas mal de touristes, qui font le même trajet que nous, donc c’est la course pour ne pas arriver en même temps que leurs bus et profiter des lieux tranquillement.

Nous continuons jusqu’aux gorges de Rauðfeldsgjá et grosse frayeur en restant embourbés dans la neige du parking, mi-solide mi-fondue. Nous nous imaginons déjà appeler une dépanneuse ou passer la nuit ici. Mais deux touristes nous aide à pousser le fourgon afin de lui donner assez d’impulsions pour sortir de la congère et finalement en dix minutes c’est réglé. Enfin, nous montons pour admirer les gorges.

Nous enchainons avec l’arche naturelle au milieu de la mer déchaînée : Gatklettur, avant de voir la formation rocheuse de Lóndrangar, puis de grimper sur le cratère Saxhóll, entouré de champs plein de magma et de pierre volcanique. Puis nous terminons cette journée avec la cascade Bæjarfoss, à laquelle nous accédons difficilement à cause de la neige qui m’arrive aux cuisses.

photo de la montagne Kirkjufell en hiver
photo de l'Islande en drone

Nous nous garons sur le parking de la piscine – malheureusement fermée quand nous arrivons – et à cause du vent durant la nuit il y a un petit peu de neige dans la soute… Peu importe, nous allons admirer un des joyaux de cette région : la montagne Kirkjufell. Elle domine le paysage, face à une cascade à plusieurs niveaux, le tout entouré de neige immaculée.

Nous reprenons la route pour plusieurs heures. Nous voulions nous baigner dans une piscine d’eau chaude naturelle mais le chemin pour y accéder est recouvert de neige semi fondue et nous risquons encore de rester coincé, donc depuis la frayeur de la veille nous ne voulons plus prendre de risque (surtout que si nous sommes coincés par la neige sur une route non principale, le dépannage est à notre charge, car c’est de notre faute). 

Nous passons donc le col de montagne et nous arrêtons dans un fjord. Et heureusement, car le lendemain le col est fermé à cause de la météo, donc nous aurions pu être retardé de plusieurs heures/jours. C’est aussi pour cela que nous prenons la décision de ne pas aller dans les fjords de l’ouest du pays car avec la météo hivernale les conditions sont trop aléatoires et les routes ne sont pas autant déblayées que la route 1. Ce sera pour une autre fois !

Le Nord-Est de l'Islande

Nous continuons sur la route sans beaucoup nous arrêter, car les chemins sont impraticables pour aller voir les cascades et gorges, mais nous arrêtons le midi près d’une église en bois toute mignonne : Víðimýrarkirkja. Sur la route pour Akureyri nous pouvons admirer le pic de Öxnadalur (enfin surtout moi, pendant que Romain conduit).

Nous galérons énormément à trouver de l’eau pour remplir la cuve car tout est hors gel, même les campings ouverts… On laisse tomber et on va manger un burger à Bautinn, dont le tour se fait en cinq minutes. Le tunnel pour traverser la montagne est payant et le camping où nous devions dormir est introuvable, probablement enseveli sous la neige. Nous dormons alors sur une aire de pique-nique près du lac Ljósavatn.

Öxnadalur en Islande
Öxnadalur
route hivernale lors de notre voyage en islande
eglise islandaise dans un paysage hivernal

Arrêt à une magnifique cascade sur le chemin : Goðafoss, avant d’enfin trouver où remplir l’eau à Mivàtn, puis de s’arrêter à la faille de Grjótagjà. C’est superbe, une rivière d’eau chaude passe en dessous, creusant des grottes, parmi lesquelles une scène de Game of Thrones a été tournée (je vous laisse chercher sur Internet). Nous grimpons ensuite en haut du volcan Hverfjall, qui nous offre une vue impressionnante sur le parc national. Par contre le vent glacial est très fort et nous ne pouvons pas rester longtemps au sommet.

Il y a très peu de personnes dans cette partie du pays (nord-est), et nous sommes seuls sur la route qui trace une ligne droite à travers ce paysage glacé, nous en profitons donc pour faire voler le drone. Rien ne dépasse de ce paysage lisse et blanc.

À Husavik nous dormons une nuit à l’hôtel afin de se ressourcer un petit peu et profitons des bains chauds d’eau de mer de Geosea (35€ par personne), qui offrent une vue incomparable sur le fjord et les montagnes en face. Malheureusement pour nous ce jour là un groupe de lycéens français débarque, et la quiétude du lieu vole en éclat.

Petit à petit le paysage change : la température augmente, la neige disparaît et nous traversons parfois des paysages avec de l’herbe partout, alors que nous ne sommes que début mars. La route est même entièrement dégagée, contrairement aux jours précédents où les deux tiers étaient recouverts de neige ou de glace (ou les deux en même temps, patinoire assurée). 

Nous nous arrêtons sur une plage de sable noir, nous sommes seuls au monde, et nous faisons voler le drone afin d’admirer le paysage vu du dessus. L’eau est turquoise.

plage de sable noir vue du ciel au drone

Nous nous arrêtons au Canyon Asbyrgi mais les 40 cm de neige, fragilisée par les températures positives, nous empêchent d’aller bien loin. En une heure nous ne faisons même pas 1 km et il en reste 3,5. Nous laissons tomber et dormons sur le parking du Tourist Center car le camping est lui aussi inaccessible.

La fin du voyage approche, nous ne faisons plus que de petites étapes et je travaille le reste du temps, avant de sortir des villes pour admirer les aurores boréales qui illuminent le ciel comme en plein jour.

À Raufarhöfn nous allons voir des monolithes surplombant le village et représentant les 4 points cardinaux. 

Le soir, après plusieurs jours de discussions, nous décidons d’écourter notre voyage car la vie de couple dans 6m2 en hiver ce n’est pas comme sur Instagram, et on ne se supporte plus. Alors, après les Îles Féroé et le Danemark, nous rentrerons, au lieu de continuer plus au nord.

plage de sable noir en islande

Les soirs suivants des aurores boréales puissantes ont lieu mais nous ne voyons que des nuages. Les nuits se réchauffent, je suis même obligée d’enlever les plaids !

Vers la fin de notre voyage, la route pour le canyon Stuðlagil est dégagé, c’est un lieu que je voulais voir depuis des années, alors nous décidons de nous y rendre. Le point de vue est chouette, l’idéal aurait été de descendre dans le Canyon, mais pour le coup la route n’est vraiment pas praticable. Les formations rocheuses hexagonales sont chouettes à voir.

Pour repartir nous devons grimper une côte verglacée de 40 mètres, et là c’est le drame. L’élan nous emmène sur 35 mètres avant de décélérer puis de nous arrêter, puis Heimdall glisse petit à petit vers le ravin à côté. Je tente de casser la glace avec mes crampons et un marteau pour que les roues aient de l’adhérence. Le frein à main est serré au max et Romain est obligé de garder son pied sur la pédale de frein sinon le camion bouge. Une voiture passe sur la route qui nous surplombe et je lui fais de grands signes de sos. Un local, d’une cinquantaine d’année s’arrête et viens voir, il parle très peu anglais mais il comprend la situation (en nous engueulant un peu au passage parce qu’on n’a pas de pneus cloutés). Il sort une corde de son coffre et l’attache à notre fourgon (il y a heureusement un emplacement spécial, ce qui évite d’arracher la carlingue en tirant dessus). Il tente de nous tirer avec son véhicule mais il n’est pas assez puissant. En même temps, Heimdall pèse 3,5 tonnes. 

Il part et revient 5 minutes plus tard avec un véhicule dont les roues font ma taille (ouais je ne suis pas grande mais quand même). La corde de son coffre est deux fois plus épaisse que la première. Il l’attache, me dit de reculer, préviens Romain, prend de l’élan, et accélère. Et là le fourgon part d’un coup pour retrouver la terre ferme une dizaine de mètres plus loin ! Une bonne demi-heure d’angoisse qui prend fin. On lui offre un paquet de bonbon en remerciement, c’est tout ce qu’on a. 

Plus jamais nous ne prendront les petits chemins.

Une heure plus tard nous arrivons à Egilsstadir et nous prenons une bonne douche au camping de la ville (notre quatrième douche en trois semaines pour ce voyage… Vive le gant de toilette). Nous en profitons aussi pour faire des lessives, mais les sèches linges ne sèchent rien donc nous en suspendons partout dans le fourgon.

Trois semaines après notre débarquement du Ferry, nous sommes de retour à Seydisfjordur, qui est métamorphosée sans la neige qui recouvrait tout. Le lendemain nous prenons le ferry pour quitter ce magnifique pays, direction les îles Féroé.

plage islandaise en hiver
montagnes enneigées lors de notre voyage en hiver

Road Trip islandais en van en plein hiver : le bilan

Que retenir de ce voyage en Islande ? Les paysages sont superbes. En hiver tout est blanc, que ce soit dû à la neige ou à la glace. Parfois nous ne voyions même pas les routes. Heureusement qu’ils ont un super service de surveillance de la météo et une application (Vedur) qui nous informe en temps réel du danger et de l’état des routes. C’est l’indispensable pour voyager en sécurité.

Les tempêtes en hiver sont assez fréquentes et en fourgon il vaut mieux aller s’abriter derrière un bâtiment qui servira de bouclier. Lorsqu’il y a beaucoup de vent il faut éviter de sortir, ou en faisant très attention : les cristaux de glace volent à l’horizontal et fouettent le visage, tout comme le sable. Le vent peut rapidement vous emporter, ou la portière du véhicule et votre épaule avec.

Nous étions bien contents d’acheter des crampons pour pouvoir marcher, que ce soit sur les chemins ou en ville. Mais nous aurions dû les acheter en France, ça nous aurait couté moins cher…

Nous n’avons utilisé les chaines qu’une fois, et nos pneus hiver ont bien fait le travail, malgré quelques frayeurs.

Les températures ne sont pas si basses, nous avions entre -6 et 0 durant la journée, et autour de -15 la nuit. Grâce au chauffage dans Heimdall, que nous éteignions avant de nous coucher et que nous rallumions au réveil, le plus froid que nous ayons eu devait être -4 à l’intérieur. Sous une bonne pile de couette et de plaids tout va bien.

Notre alimentation se composait principalement de pâtes au ketchup, de semoule et boite de conserve, et de nouilles chinoises. Du facile et rapide à faire, et très peu de vaisselle ! Tout est cher en Islande, sauf les produits locaux (miam le fromage blanc) et les féculents, donc les nouilles chinoises et les pâtes sont au même prix qu’en France.

Par contre le carburant est excessivement cher et nous avons vu la flambée des prix peu de temps après le début de la guerre en Ukraine.

Nous avons vu des rennes et même un renard polaire ! Mais surtout des aurores boréales, notre rêve. Il existe plein d’applications pour guetter les éruptions solaires et savoir quand il y en a. Le plus dur c’est de sortir de la couette pour les admirer lorsqu’il fait -10 dehors. Mais ça vaut le coup. 

maison islandaise devant une montagne enneigee
glace sur plage de sable noir islandaise

Le sud-est du pays est notre partie favorite car très peu touristique et nous avons les paysages pour nous tout seul. J’ai pris ma dose de montagnes ! Nous n’avons pas pu aller admirer les fjords du nord-ouest car avec la météo nous risquions de rester coincés en fonction de la fermeture des routes qui dure parfois plusieurs jours, entrainant trop de retard par la suite. Il faut bien penser à anticiper le retour et à prendre de l’avance, car plusieurs fois nous nous sommes retrouvés bloqués à cause de la météo. 

Les villes ont à notre goût très peu d’intérêt, c’est vraiment pour la nature et les paysages qu’il faut venir en Islande. Le prochain objectif est de voir un volcan en éruption ! 

On a très peu été embêté pour dormir, la plupart des campings sont fermés en hiver, mais nous pouvions quand même dormir sur le parking. Dans le sud-est du pays cependant aucun parking n’était accessible à cause de la neige, donc nous dormions sur les aires de pique-nique dégagées et on a pas eu de problème. En même temps la prochaine ville était à 200 km…

Nous reviendrons en été car plein de lieux étaient inaccessibles à cause de la neige donc nous avons du renoncer à plusieurs cascades, cratères, gorges etc. Cependant je ne sais pas si nous sommes prêts à supporter les touristes. Rien qu’en hiver dans les lieux connus il y en avait trop à notre goût (surtout des français d’ailleurs) alors en été…

Bref j’espère que ce récit vous aura donné envie d’aller en Islande, même si c’est cher ça vaut le coup ! Le fourgon aménagé est une des meilleures options, surtout en été, en hiver je pense que vous pouvez vous en sortir avec des locations pour un prix équivalent. Le ferry du Danemark à l’Islande coûte 1800 € avec le fourgon, une cabine pour deux personnes pour trois jours, et les repas midi et soir (on dormait le matin pour ne pas payer le petit dej). À côté de ça nous avons dépensé environ 1300 € pour trois semaines de voyage à travers tout le pays, pour deux (avec quelques réserves de nourriture dans la soute). Donc 3100 en tout.

Pour voir encore plus de photos d’Islande c’est par ici ! Si vous avez un (ou plusieurs) coup de coeur vous pouvez les acheter là pour décorer chez vous ou offrir ! Et pour lire d’autres récits de voyage, suivez ce lien ! Le voyage continue aux Îles Féroé.

Et si un jour vous souhaitez vous marier en Islande, ce serait avec plaisir que j’embarquerai avec vous dans cette aventure pour être votre photographe de mariage !

cascade gelée en islande en hiver

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